Je vais partir loin et ne plus jamais revenir! A non je dois aller au boulot... [Libre]

Un beau lundi de juillet commençait. Une de ces belles journées qui commence par un doux soleil qui se montrera clément pendant tout le reste de son règne avant que le noir de la nuit ne l'emporte. Aujourd'hui était pour beaucoup un jour comme un autre, sans événement très particulier. Je vais vous parler d'un homme qui ne fait partie des personnes sous entendues dans "beaucoup" autrement dit : Vincent Nordwood. Un homme dont le passé est secret pour nombres de gens - sa femme n'en sait elle même que très peu de choses - mais surtout lourd. Mais je vais plutôt vous parler de son présent. En cette belle journée, il se leva tôt, semblant étonnement d'attaque. Normal! Il se devait le morale pour ce qui l'attendait, non? Ah oui, juste vous n'en avez aucune idée... Travailler au Ducker Center était une chose. Cette chose, était nouvelle dans la vie de cet homme! Oui, vous l'auriez compris, il venait de s'être fait attribuer un nouvel emploi et il n'était autre que garde au centre de redressement du Havre. Ca ne lui déplaisait pas, il avait toujours gardé quelque chose toute sa vie de toute façon, alors pourquoi changer maintenant?

Vincent en ce bon matin, prit garde de ne réveiller ni sa bien aimée, ni aucun de ses gosses. Ce qui réussit avec un certain succès jusqu'à aller déjeuner. Aussi maladroit qu'il fut, il trébucha sur une caisse qui ne se trouvait pas encore vidée du déménagement, et cogna la table ce qui fit un boucan pas possible avec les chaises qui tombèrent en prime. Quelques jurons se firent murmurer - pour ne pas aggraver sa situation - mais quelques minutes plus tard des pas veloutés frôlèrent l'escalier. C'était June, celle à qui son cœur appartenait. Il lui sourit honteusement, demandant par la même occasion si il n'avait réveillé personne d'autre. Non, à part le couple, toute la maison dormait. L'homme déjeuna en vitesse, détestant arriver en retard surtout qu'aujourd'hui était son premier jour. Sa femme le détendit, lui répétant qu'il avait encore largement le temps sachant qu'il était 6h30. Alors qu'un grand silence recouvrait la cuisine dans laquelle ils se trouvaient tout les deux, la demoiselle le prévenu que son père allait venir voir la maison. Vincent fit mine de rien, sachant pourtant éperdument bien que si il venait quand il était lui-même là, ça allait encore mal se finir. Elle lui dit aussi, qu'il allait sans doute passer très tôt pour des raisons dont elle n'avait pas tout capté. Bref, le connaissant, dans une demi heure il serait là... En fait l'incident du boucan était plutôt favorable à June - son paternel détestait attendre. Nous voilà donc 30 minutes plus tard, le jeune homme déjà dans son élan pour partir - il voulait se rendre sur le lieu de son nouveau travail à pieds, allons savoir pourquoi -, embrassant sa douce quand on toqua à la porte. Vincent se rappela alors le tripe du paternel de June, et fit une petite grimace.

- Tu vas ouvrir, j'ai oublié un truc...

Sa femme leva les yeux au ciel, sachant très bien que son mari avait dit ça pour ne pas devoir se confronter de suite au nouvel arrivant. Elle partie donc ouvrir, et fit rentrer son père. Ce dernier se retrouva quelques secondes plus tard face à face avec le chéri de sa fille. Ce dernier lui adressa un bonjour plus poli qu'amical alors que celui auquel était adressé le salut ne répondu même pas. Enfin pas avant le grand silence froid qui eut lieu. Mais ce n'était pas un sympathique bonjour, non cela était bien autre chose...

- Eh bien t'es pas encore parti t'en fermé toi?
- Non mais je comptais m'y rendre en vous voyant. Rétorqua, déjà en fureur l'homme le plus jeune.

Remarquant que ça allait encore une fois dégénérer changea de sujet. Elle proposa adroitement un café aux deux hommes, mais aucun n'accepta, tout deux trop préoccupés dans une bataille de regard.

- Alors maman va bien? Renchérit-elle, essayant désespérément de détendre l'atmosphère.
- Très bien.
- Ca doit être dur pourtant avec un mari pareil.
- Vincent!

Ce dernier ne pipa plus mot, son regard enflammé posé encore et toujours sur celui bleu ciel du vieil homme. En remarquant l'heure, Vincent décida de partir au boulot. Il embrassa doucement sa belle avant de partir. Justement quand il mit un pied dehors, le vieux rajouta quelque chose qui lui déplut fortement

- C'est ça casse toi...
- Vous pouvez me dire ce que vous avez contre moi à la fin? Z'allez encore me faire c***r encore longtemps? Je peux vous dire que cette maison appartient autant à June qu'à moi, c'est chez nous pas chez vous! Ok, vous voulez la voir cinquante fois par jour, faites le quand je suis pas là, quoi, puisque je vous déplais autant! Et oui je me casse, je suis bien content de plus voir vot'e foutu tronche! Je m'en vais très loin! Et vous savez quoi? Je reviendrais plus jamais près de chez vous, plus jamais!

Sur ces mots, il partit, furieux, n'ajouta plus rien, sachant qu'il allait dépasser les bornes. Sa femme l'observa partir, triste de voir une telle relation entre deux hommes qu'elle avait toujours aimé...

Voici donc notre nouvel ami, Vincent, en route vers le Ducker Center d'un pas on ne pouvait plus décidé, les poings crispés, essayant de se calmer un peu. Une bonne quarantaine de minutes plus tard, il se retrouva devant les lieux recherchés. Comme tout centres de redressement digne de ce nom, l'enceinte était entourée d'immense grilles ornées de fils barbelés, gardée par des gardes, certains possédant un chien en prime. Vincent informa un des gardes étant positionnées à l'entrée qu'il était le nouveau garde. Le gigantesque homme à qui il avait parlé l'observa un moment, remarquant la nervosité de son interlocuteur. Ceci dit, en ayant été informé, il le laissa pénétrer à l'intérieur de la cour. Il partit vers les bâtiments, d'un pas sur mais plus calme qu'auparavant, ses nerfs se remettant peu à peu du petit affront avec le père de sa chérie. Une fois dans le hall, auquel il jeta un bref coup d'œil, il se dirigea vers le comptoir où était positionnée une jeune femme qui n'avait l'air de rien mais vu l'endroit devait être au moins ceinture noir. Vincent la salua avant de lui communiquer la raison de sa venue au centre. Elle confirma ses dires et appela un garde, pour lui expliquer les choses élémentaires à savoir, lui faire visiter les lieux, lui donner l'uniforme et bien sur lui commander ses premiers ordres. Une fois le garde arrivé, ils saluèrent la secrétaire avant de partir où seulement savait le surveillant. Le deuxième homme suivait le premier en observant les lieux. Beaucoup de pensionnaires lui lançaient des regards inquisiteurs auxquels il ne prêtait guère attention. On voyait certes souvent des pensionnaires passer mais pas des personnes aussi âgée que Vincent. On voyait souvent des gardes partir d'ici mais beaucoup moins y rentrer. C'était donc une curiosité d'observer ce nouvel homme qui ne pouvait se révéler être qu'un garde ou autre membre du personnel. Vu l'uniforme avec lequel il était vêtu en refaisant son apparition, la première hypothèse de beaucoup se révéla être la bonne ; le nouvel arrivant occuperait bel et bien le travail de garde. On avait à celui-ci attribué la charge de garder en premier lieu le hall, ce qui attira encore plus les regards sur lui. Vincent n'y prenait pas garde, trop occupé à scruter la salle, se répétant en même temps tout ce qu'on lui avait dit. Il était sur que tout allait bien se passer, il la sentait bien cette place.